Trachycarpus fortunei     -     traik-ee-KAHRP-us    for-TOON-ee-eye

(Palmier de chine, Palmier à chanvre, Palmier de Chusan)

        Le Trachycarpus fortunei est encore trop souvent appelé à tort par son ancien nom Chamaerops excelsa.

        Le Palmier de Chusan arrive en Europe en 1830, aux Pays-Bas.    Plus près de nous, il est planté en Angleterre en 1836, dans le jardin de Kew, puis au jardin d'Acclimatation du Bois de Boulogne à Paris, en 1853.

        Ce nom de Chamaerops excelsa a été donné au Palmier de Chusan à la fin 18è début 19è siècle, suite aux observations du botaniste Charles Pierre Thunberg.    Un peu plus tard, Hermann Wendland (H.Wendl), grand spécialiste des Palmiers, se rend compte que les organes reproducteurs du Palmier de Chusan sont différents de ceux du genre Chamaerops, et que par conséquent, C.P. Thunberg est dans l'erreur, le Palmier de chine ne peut pas être du genre Chamaerops.    Hermann Wendland produit donc une nouvelle description du Palmier de Chusan dans le Bulletin de la société botanique de France en 1861, et y range le Palmier de Chusan en tant que Trachycarpus excelsa.

        A la fin du 19ème siècle, le Trachycarpus excelsa est baptisé Trachycarpus fortunei, en l'honneur de Robert Fortune, un botaniste anglais qui participa grandement à partir de 1842 à la popularité du Palmier de Chine en Europe.

        Bien entendu, les procédés modernes ont, depuis l'époque, permis de confirmer les observations faites par H. Wendl, alors qu'on se le dise: si l'appellation de Trachycarpus excelsa n'est pas une erreur en soi,

le Chamaerops excelsa lui, n'existe pas.

        Le Trachycarpus fortunei est le plus connu et le plus rencontré des Palmiers en Bretagne mais aussi probablement en France.    Son exceptionnelle rusticité, de l'ordre de -15° à -18° (vieux souvenirs d'Himalaya sans doute), fait de lui le Palmier arborescent le plus résistant au froid.    Son stipe solitaire, qui peut s'élever jusqu'à environ 10 à 12 mètres, est recouvert par la base des pétioles et l'épaisse couche du chanvre laissé par la pousse des feuilles.    Les palmes sont semi-circulaires, d'un vert moyen, portées par des pétioles bordés de minuscules dents.    Elles restent longtemps attachées au stipe, et si on ne les coupe pas, finissent par former un jupon de feuilles tombantes et sèches sous la couronne.

        Le Trachycarpus fortunei est un Palmier dioïque, il y a donc dans la nature des Trachycarpus mâles et des Trachycarpus femelles, et bien entendu, il faut que les deux genres vivent à proximité pour obtenir des graines fertiles.    En début de saison, vers fin Février début Mars pour les plus privilégiés, pieds mâles et femelles vont fleurir.    Les inflorescences sont très ramifiées, de couleur jaune pour le pied mâle, tandis que celles du pied femelle sont plutôt jaune vert.    Après la pollinisation, c'est bien sûr le pied femelle qui porte les fruits.    Ceux-ci, d'une taille d'environ 10 mm, sont d'abord vert, puis virent au bleu nuit à maturité l'année suivante.

        En résumé, le Trachycarpus mâle fleurit mais ne produit pas de graine.    Le Trachycarpus femelle fleurit et produit des graines.    Ces graines ne seront fertiles que si un Trachycarpus mâle vit à proximité, qu'il a fleurit au même moment, et que le vent et/ou des insectes pollinisateurs aient fait leur travail.    Pour le reste, je vous renvoie à vos plus ou moins lointaines leçons de science naturelle, hé !!! Vous voyez qu'il fallait écouter...

         Culture    Le Trachycarpus fortunei est de culture très facile.    Il tolère bien la plupart des sols, avec lui, nul besoin de s'échiner pour produire un mélange précis.    Son atout majeur reste son excellente résistance au froid, mais en plus, il supporte très bien l'humidité hivernale, en comparaison à d'autres Palmiers pouvant accepter des températures négatives très basses, mais d'un froid sec (Jubaea, Brahea ou Butia).    Une fois bien installé, c'est à dire au bout de 2 à 3 années, il a en plus la bonne idée de pousser rapidement, de 10 jusqu'à 30cm de stipe par an suivant les régions et l'arrosage.

        Je trouve sa résistance aux embruns assez faible, car si le Trachycarpus fortunei forme une belle couronne bien fournie à l'intérieur des terres, il ne lui reste souvent qu'un plumeau de palmes à moitié roussies le long des côtes, même sur la Côte Atlantique.

Photo ©dl - Promenade du Clair de Lune - Dinard

        En période de végétation, engrais et arrosages copieux sont toujours profitables à la croissance.    Préférez lui un endroit si possible protégé des vents fort, les folioles de ses palmes sont fragiles et se brisent assez facilement.    Les graines germent aisément au bout d'environ cinq semaines en substrat non chauffé.         Bref, un Palmier à planter partout, partout, partout, dès que cela est possible.

Le Trachycarpus fortunei est originaire d'Asie, de l'est de la Chine, et a été ainsi nommé en l'honneur du botaniste Robert Fortune, qui popularisa ce Palmier    è

Ci-dessus, un de mes sujets en 2006, à droite, son inflorescence mâle en juin 2004