Déplacer un Palmier
● Déplacer un Palmier est une opération qui peut s'avérer délicate, et qui représente un traumatisme non négligeable pour le Palmier concerné, d'où le soin qu'il faut apporter au choix initial de l'emplacement pour éviter, au possible, ce genre d'intervention ultérieure. Maintenant, la vie apportant son lot de surprise, il arrive parfois que le déplacement d'un Palmier soit rendu inévitable. Dans ce cas, la première chose à faire est de réfléchir sérieusement au nouvel emplacement du Palmier, ceci, afin d'être certain de ne pas avoir à recommencer dans les années à venir.
Quand ?
● Facile, car toujours pour les même raisons que celles évoquées dans le chapitre précédent "Planter un Palmier", mais on ne le dira jamais assez, pas avant le début des beaux jours, afin d'écarter tout risque de retour tardif du froid. Il n'y a donc pas de date précise, chacun se fera sa propre idée de l'arrivée des beaux jours suivant l'endroit où il vit, les Sudistes étant sur ce point largement avantagés par rapport aux Nordistes. Disons que pour 80% du territoire métropolitain, avant fin Mai, cela peut être déraisonnable, alors que le long du littoral Méditerranéen, fin Mars courant Avril, cela devient possible.
Comment ?
● Sans revenir sur les raisons qui rendent le déplacement du Palmier inévitable, car chacun aura les siennes, arrêtons nous quelques instant sur les critères de choix du nouvel emplacement, (sachant que ceux-ci sont presque tous valables pour la plantation d'un premier Palmier).
● Il faut tenir compte en premier lieu de la taille adulte du Palmier, et anticiper le diamètre futur de la couronne de palmes ( pour un Phoenix canariensis, elle dépasse largement 5m à l'âge adulte ). Ensuite, il faut réfléchir à la qualité du sol, aura t'il besoin d'être amendé ou non, de cette réflexion dépendra la taille du trou, penser à l'ensoleillement, aux courants d'airs éventuels... Un Palmier qui se sera acclimaté pendant quelques années à un certain ensoleillement pourra éprouver des difficultés d'acclimatations à un autre emplacement ayant des paramètres trop différents.
● Une fois que le nouvel emplacement est défini, il faut préparer l'intervention.
● Plusieurs jours avant le jour J, on stoppe les arrosages, ceci pour permettre à la motte de sécher un peu. Premier bénéfice, elle sera moins lourde lorsqu'il faudra la sortir du trou, mais également, une motte de terre sèche se tient mieux qu'une motte mouillée, et risque moins de se casser pendant les manipulations, avec tous les risques que cela comporte pour le système racinaire déjà mis à mal.
● La veille, on doit préparer le Palmier au fait que la transplantation va lui faire perdre une très forte quantité de ses racines. Il faut donc couper les anciennes palmes, sans lésiner sur la quantité, on peut ainsi facilement retirer 50% au moins de la couronne. Ceci pour respecter l'équilibre racines/palmes dont j'explique le mécanisme dans le chapitre "Soigner - Entretenir" puis "Soigner juste après l'achat".
Les palmes restantes seront relevées et liées ensemble, comme on le fait pour préparer un Palmier devant affronter l'hiver, seulement dans le cas présent, il s'agit de limiter au maximum l'évaporation naturelle de l'eau par les palmes.
● Le jour J: La méthode dépendra avant tout de la taille du Palmier que l'on veut transplanter. Un petit Palmier, sans stipe ou avec seulement une amorce de stipe, ne pose aucun problème, on utilise une bêche, et l'on creuse en cercle autour du Palmier pour laisser à son pied une motte d'environ 40 cm ou plus de diamètre sur autant de profondeur. Le poids de l'ensemble fera quand même une bonne cinquantaine de kilo, ce qui fait qu'il est bon de s'y mettre à deux pour sortir le Palmier de son trou, pour le déposer dans une brouette et l'emmener vers son nouvel emplacement. Pendant ce travail, attention à ne pas casser la motte, pour protéger les quelques racines qui restent au Palmier.
● ATTENTION, plus le palmier a déplacer est grand, et plus il va être lourd, pouvant très rapidement atteindre les 100 kg, voire beaucoup plus pour un palmier adulte, suivant la taille de son tronc... Passé un certain poids, l'utilisation d'un palan devient inévitable pour sortir la motte du trou, et la brouette de transport peut être remplacée par une remorque, mais à un poids supérieur, grue et camion deviennent indispensables, ce qui rend inévitable l'appel à un professionnel. Ensuite, la méthode de plantation est la même que celle que je donne dans le chapitre précédent "Planter un Palmier".
● Pour moi, il est préférable d'opérer la déplantation et la plantation dans la même journée, en tout cas, le plus vite est le mieux pour la survit même de la plante. Si un délai doit être observé, il est souhaitable de s'organiser pour qu'il soit le plus bref possible. Pendant ce temps, il faut veiller à ce que la motte ne s'assèche pas trop quand même. On peut alors, dès la sortie du trou, emballer la motte dans plusieurs couche de papier journal et/ou de tissu maintenu avec de la lieuse, et l'on tient le tout humide constamment. Autre détail à ne pas négliger, ne pas entreposer le Palmier ainsi emballé au soleil, préférer un emplacement ombragé.
Nota La première année, il faut arroser souvent, pour aider et stimuler la pousse de nouvelles racines. Il ne faut pas enlever le lien qui maintien les palmes, tant que de nouvelles racines n'ont pas poussé. Personnellement, je pense que l'idéal est de laisser ce lien pendant au moins tout l'Été qui suit la transplantation.
● Si le Palmier est un Palmier adulte, avec un stipe de plusieurs mètres de hauteur, ou bien alors un Palmier un peu moins haut mais ayant un stipe massif comme le Phoenix canariensis ou un Jubaea chilensis, et toujours pour une question de poids, il faut se rendre à l'évidence, cela devient un travail de professionnel.